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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 09:43
Quelques espèces rencontrées lors de notre périple batracho-reptilien dans l'Aveyron (voir le compte rendu complet ici).
Erythrone Dent-de chien (Erythronium dens-canis), près de Saint Chély d'Aubrac. Son nom Erythronium vient du grec 'Eruthros' qui signifie rouge et dens-canis = dent de chien qui fait référence à la forme de son bulbe qui ressemble à une canine de chien.Pensée des Vosges (Viola lutea),  de coloration violette et.......la même en forme jaune.
Champs d'Orchidées dans l'Aubrac, avec les  2 "morphes" d'Orchis sureau (Dactylorhiza sambucina), jaune et violacée, et de l'Orchis mâle (Orchis mascula)Orchis sureau (Dactylorhiza sambucina) jaune...
....et la même en violet et en rose saumoné (plus rare).
Narcisse des poètes (Narcissus poeticus)
Orobanche du genêt (Orobanche rapum-genistae),
plantes parasites sans chlorophylle qui dépendent entièrement de plantes-hôtes pour les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Les semences d'orobanches émettent après la germination une pousse à l'aspect de racine qui se fixe sur les racines des plantes-hôtes les plus proches, et dès lors la plante reçoit l'eau et les éléments nutritifs de la plante-hôte.

En bonus, le premier papillon photographié de la saison, le commun Tircis:
Tircis (Pararge aegeria)
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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 11:44
    Petit rapport du stage herpétologique organisé par Nature Midi-Pyrénées. Son chargé de mission reptiles et amphibiens, Gilles Pottier, a choisi comme place stratégique le nord-est de l'Aveyron (12), zone qui permet d'observer des espèces méridionales en limite nord de répartition (Lézard ocellé, Coronelle girondine), et des espèces nordiques (Vipère péliade, Lézard vivipare et Lézard agile) en limite sud de répartition.

JOUR 1
    La météo étant incertaine, le diaporama en salle, prévu dans la matinée, est reporté à plus tard pour profiter du soleil tant qu’il y en a. Il est donc décidé vers 10h de scruter les environs du gîte à Golhinac. Après les traditionnels Lézards des murailles (Podarcis muralis) et les un peu moins traditionnels Lézards verts (Lacerta bilineata) vus dans toutes leurs versions (femelles, mâles, juvéniles), Gilles trouve vers 11h une magnifique femelle gestante de Vipère aspic (Vipera aspis) en pleine thermorégulation près d'un massif de ronce. Comme à son habitude il se jette rapidement dans le buisson et ressort avec la vipère. Il existe différentes sous-espèces de Vipère aspic, reconnaissables au patron dorsal, celle-ci semble être une transition entre la sous-espèce aspis et la sous-espèce zinnikeri (pour ceux qui voudraient en savoir plus, il existe une monographie parue chez Eveil nature, «La Vipère aspic», par le spécialiste français de cette espèce, Guy Naulleau). Histoire de casser la routine des omniprésents Lézards des murailles, Gilles nous fait remarquer la coloration ventrale très vive des mâles. Ensuite, petite séance pédago-masochiste de morsure de Lézard vert, qui, contrairement aux légendes, relâche toujours son étreinte. (Attention, si ça doit vous arriver, laissez vous toujours mordre, un geste brusque pendant qu'il vous mord pourrait lui arracher les cervicales !). Juste avant la pause déjeuner, profitant du soleil au maximum, une première Couleuvre verte et jaune femelle (Hierophis viridiflavus) est capturée, serpent très commun dans la région (qui le sera moins dans notre stage). Dans cette même prairie, des larves de Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) son présentes dans une petite cuvette d’un ruisseau. Après déjeuner, la poursuite effrénée en voiture d'une éventuelle éclaircie ne permettra que d'observer une demi Couleuvre verte-et jaune (mais de filer la nausée à pas mal de stagiaires avec tous les virages). L'orage s'installe, le matériel de diaporama aussi, et la recherche nocturne d'amphibiens qui suit ne permettra d'observer en plein village de Golhinac qu'une Grenouille rousse (Rana temporaria), 5 Crapauds communs (Bufo bufo) et d'entendre au loin un Alyte accoucheur (Alytes obstetricans).
Première Vipère aspic (Vipera aspis), une belle femelle gestante
Le patron dorsale évoque une transition entre V. aspis aspis et V . aspis zinnikeriMâle de Lézard vert (Lacerta bilineata), avec  la gorge d'un bleu très vifMâle de Lézard des murailles (Podarcis muralis),  les écailles bleues et le ventre orange sont très marqués en période de reproduction
Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) observée à Prigonrieux (24).  Et oui, nous n'avons pas de photo sans manipulation de l'individu du stage, mais nous  avons celle là en réserve. Grenouille rousse (Rana temporaria) Crapaud commun (Bufo bufo)

JOUR 2 :
    L'objectif du jour est d'observer le Lézard ocellé (Timon lepidus), le plus grand lézard de France, espèce méditerranéenne très localisée dans les Midi-Pyrénées. Dans un village aux environs d'Entraygues-sur-Truyère, il a réussi à subsister, et nous, à l'observer, dés 10h. Cette espèce est très farouche, et nécessite son observation à la jumelle (pour info, il existe également une très bonne monographie du Lézard ocellé chez Eveil nature, par Marc Cheylan et Pierre Grillet). Ce sera le seul reptile de la matinée, même si l'observation d'une très belle Empuse pennée (Empusa pennata) compensera un peu cette absence. L'après midi, nous prospectons dans les environs du Fel, où le Lézard ocellé et la Coronelle Girondine (Coronella girondica) sont également présents. Nous verrons une Vipère aspic en thermorégulation (trouvée par Jacques), 2 Lézards ocellés, une superbe Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus) et une femelle de Lézard vert qui se laisse enfin photographiée. Une petite mare nous permet d’observer des Tritons palmés (Lissotriton helveticus) et des Tétards d’Alyte accoucheur.
    Le soir, et sans le grand maître, nous décidons à 4 de trouver ces fameux Alytes accoucheurs adultes. Nous trouvons enfin, côte à côté, prêts à s'accoupler, un mâle et une femelle. Malheureusement, l'appareil photo s'éteint et c'est un miracle d'avoir réussi à rendre potable cette photo flou qui l'était encore plus avant l'invention de l'informatique.
Lézard ocellé (Timon lepidus)Empuse pennée (Empusa pennata)Deuxième Vipère aspic (Vipera aspis), en pleine thermorégulationEnfin une femelle de Lézard vert (Lacerta bilineata) qui se laisse photographier.Femelle de Lézard vert (Lacerta bilineata), avec les 2 lignes dorso-latérales blanches plus ou moins continues qui lui ont valu son nom d'espèce latin. Attention, la coloration des femelles est très polymorphe.Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus)Gros plan de la Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus)Alyte accoucheur (Alytes obstetricans), femelle à droite, mâle à gauche (plus petit), en phase de pré-accouplementAlyte accoucheur (Alytes obstetricans) mâle.Alyte accoucheur (Alytes obstetricans) et son milieu.

JOUR 3 :
    Direction l'Aubrac et ses paysages complètement contrastés avec la Vallée du Lot. Sur le premier site, vers 10h, un premier Lézard vivipare (Zootoca vivipara) est observé dés la sortie de voiture. Contrairement aux idées préconçues, les reptiles sont nombreux alors que nos mains ne sont pas loin d'être violettes à cause du froid. Sur ce même site, un mâle de Lézard agile (Lacerta agilis) et une jeune Couleuvre à collier (Natrix natrix) seront également observés. Dans une zone tourbeuse pas loin de ce premier site, Sebastien trouve la première Vipère péliade (Vipera berus), un mâle dont nous n'avons pas la photographie car la photographe amatrice est arrivée en retard. 2 femelles seront ensuite trouvées en même temps à 2 lieux différents, dont une sur un touradon (premier serpent découvert par un membre de ce blog pendant le stage, il était temps c’est le dernier jour !). Gilles capture ensuite un mâle pour la séance photo et par la même occasion fera de la pédagogie à des randonneurs de passage. Sur un deuxième site, Gilles attrape un mâle de Vipère aspic, et nous en observons une deuxième à la jumelle. Dernier serpent vu, une Couleuvre à collier se retirant dans un mur de pierre. Juste avant de partir, une femelle de Lézard agile est enfin visible, et, ce qui est encore mieux, s'accouple sous nos yeux avec le mâle déjà vu à l'arrivée sur le même site. D’ailleurs, la photo a été prise à environ 10 cm, ils étaient bien trop occupés pour s’intéresser à l’appareil photo…
Biotope de Lacerta agilis, Zootoca vivipara, Natrix natrix, Vipera berus, Arnaudus bolivianus et Sebastien puigus près de St Chély d'Aubrac
Mâle de Lézard agile (Lacerta agilis), les flancs sont d'un vert très vif avec une large bande vertébrale bruneMâle de Lézard vivipare (Zootoca vivipara) au ventre tacheté de noir. La photo rend bien compte de l'aspect "serpentant" des lézards vivipares par rapport au lézard des murailles.Quelques critères de distinction du Lézard vivipare (Zootoca vivipara) (en particulier par rapport au Lézard des murailles)Couleuvre à collier (Natrix natrix)Deuxième Vipère péliade (Vipera berus) observée, une femelle, mais la première découverte par les auteurs de ce blog . Troisième Vipère péliade (Vipera berus), encore une femelleQuatrième Vipère péliade (Vipera berus), un mâle cette fois-ci, la robe est plus constrastée. Contrairement à la Vipère aspic (Vipera aspis), le museau n'est pas retroussée, l'oeil est  rougeâtre, et il n'existe, généralement, qu'une rangée d'écailles entre celles juste au dessus de la bouche (supralabiales) et l'oeil.Vipère péliade (Vipera berus)Troisième Vipère aspic (Vipera aspis), avec un motif très V. aspis aspisVipère aspic (Vipera aspis): le museau est retroussé, l'oeil n'est pas rouge, et il existe plusieurs rangées d'écailles entre les écailles supralabiales et l'oeilLézard vivipare (Zootoca vivipara) du deuxième siteLézard agile mâle (Lacerta agilis) qui attend....... le Lézard agile (Lacerta agilis) femelle (qui  n'a pas de coloration verte)....... pour quelques préliminaires sado-masochistes... ...pour enfin arriver à lui  mettre sa petite........patte arrière sur le dos.

    Pour conclure, superbe stage, qui a permis de faire de très belles rencontres herpétologique et humaines, nous tenons donc à remercier Gilles, bien sûr, pour sa patience et ses très grandes compétences, et tous les autres stagiaires avec qui ce fut un bonheur d'échanger et de partager des amandes et des noisettes à 3000 dollars : Arnaud, Clément, Damien, Jacques, Loïc, Mathieu, Sébastien et, bien sûr, le très « Bellemaresque » Stéphane. Difficile après tous ces beaux paysages et l’ambiance colonie de vacances de revenir voir les tristes têtes des bergeracois et de reprendre le train-train quotidien…

PETITE PAGE PUB :
«L'atlas de répartition des reptiles et amphibiens de Midi-Pyrénées» coordonné par Gilles Pottier vient de paraître, vous pouvez l'obtenir pour la modique somme de 30 euros (franco de port). Il est génial, faut l'acheter. Les quelques digressions quasi-philosophiques, disséminées ça et là dans l'Atlas, valent vraiment le coup d'oeil (Notion d'espèce dans la monographie sur le complexe des "grenouilles vertes", de "naturalité" et "d'anthropicité" dans la monographie de la Tortue dite "de Floride).

Sans oublier l'indispensable « Guide des Reptiles et Amphibiens de Midi-Pyrénées »,  toujours de Gilles Pottier, au prix de 16 euros. Très bien écrit, très bonne iconographie, on sent le style d'écriture "Gilles Pottier" très agréable à lire et qui permet d'approcher l'herpétologie parfois d'un point de vue différent.

Tout est commandable ici :

Nature Midi-Pyrénées, Maison Régionale de l'Environnement de Midi-Pyrénées. 14, rue de Tivoli. 31068 Toulouse cedex. www.naturemp.org

Contact : Myriam Lacour – 05 34 31 97 32 m.lacour@naturemp.org
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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 10:19
    Petit compte rendu photographique sur un superbe site à Orchidées près d'Issigeac (24). Grâce à la bonne volonté du propriétaire des lieux, un "paysan" et non un agriculteur (tel qu'il le revendique), cette station est préservée en plein milieu des cultures (sans haies, bien sûr). Ce samedi 3 Mai 2008, nous avons observé pas moins de 7 espèces, en quantités importantes. Nous avons par contre raté l'Ophrys abeille (Ophrys apifera) et (snif) la splendide Ophrys jaune (Ophrys lutea). Mais ce n'est que partie remise.
Ophrys becasse (Ophrys scolopax)
Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) avec sa forme particulière
(en pyramide vous l'aurez compris, surtout au début de la floraison).

Ophrys mouche (Ophrys insectifera)
Orchis militaire (Orchis militaris) qui tient son nom de la forme en casque de ses sépales, bien que de nombreuses espèces possèdent la même caractéritique. Orchis brûlé (Neotinea ustulata) avec le sommet de l'épi qui présente cette couleur pain brûlé caractéristique.
Cette orchidée fut longtemps classée parmi le genre Orchis, mais des analyses génétiques récentes le classent depuis 1997, dans le genre Neotinea.
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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 15:27
    Formule trouvée par la petite sœur de Recofga, c'est marrant et bien approprié comme titre même si nous ne sommes pas fan de Raymond Devos… Quoi qu’il en soit, voilà le compte rendu Nature succinct accompagné de photos d’une petite semaine de vacances d’avril dans le Marais Poitevin.

    Pour la présentation rapide, le Marais Poitevin s’étend sur environ 70 km de Niort  à l’Océan Atlantique et se situe sur 3 départements : les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime et la Vendée. Ce territoire correspond à l’ancien Golfe du Poitou que l’on appelait le «Golfe des Pictons» (il y a 2 millions d’années). L’océan et les fleuves ont amené une terre tourbeuse mais il fallait trouver un moyen de maitriser l’eau dans ce territoire situé en grande partie au dessous du niveau de la mer. A partir du VIIème siècle, plusieurs abbayes se lancent dans l’aménagement pour gagner des terres. Des moines aidés de villageois et plus tard un ingénieur hollandais ont construit des digues pour assécher le marais et ont creusés des canaux. Petit à petit en passant par les nombreuses guerres, on est arrivé à ces 2 paysages bien distincts : les marais mouillés (encore inondés en période de pluie) et les marais desséchés.
    Sur les berges, on observe bien la taille en «têtards» du frêne pour le bois de chauffage. On observe aussi beaucoup de forêts de peupliers bien alignés car le Marais Poitevin fournit environ 50 % de la production française pour le contre-plaqué. L’Iris des marais ou Iris Faux acore (Iris pseudacorus) est présent et donne un peu de couleur aux canaux.
Iris des marais ou Iris Faux acore (Iris pseudacorus)

    En ce qui concerne la faune, commençons d’abord par le plus facile des Amphibiens à dégoter, la fameuse grenouille verte (ce groupe est assez difficile à caractériser, on en reparlera sûrement dans un autre article consacré plus spécifiquement aux grenouilles vertes).
Grenouille verte (Pelophylax sp)

    Après la grenouille, le deuxième emblème du Marais et 1er héron rencontré (Famille des Ardéidés) : le Héron cendré (Ardea cinerea) perché en haut d’un arbre.
Héron cendré (Ardea cinerea)

    Dans la région de Niort, la spécialité est l’Angélique. Le but de ce blog n’est pas de parler de tourisme mais l’Angélique est une plante assez particulière pour être évoquée. Au XIVe siècle, on la cultive, comme un remède, dans les monastères d'Europe centrale. On la considère alors comme un légume bénéfique avec des propriétés médicinales. Dans un traité publié en 1600, Olivier de Serres note, dans son langage imagé : « l'angélique, tel nom a été donné à cette plante à cause de cette vertu qu'elle a contre les venins.». Aujourd’hui on l’utilise en confiserie, en liqueur et en tisanes. Monsieur Thonnard qui en vend depuis des générations est très sympathique et nous a indiqué un de ses champs. Cette plante herbacée fait partie de la famille des Apiacées. Elle est bisannuelle et peut atteindre jusqu’à 2 mètres de haut.
Angélique officinale (Angelica archangelica)

    Pour changer du Marais humide, petite sortie à la Baie de l’Aiguillon, histoire d’aérer un peu nos jumelles. On y observe des Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), des courlis cendré (Numenius arquata) et corlieu (Numenius phaeopus), notre deuxième Ardéidé, l’aigrette garzette (Egretta garzetta), et un énorme congre commun (Conger conger).

Courlis corlieu (Numenius phaeopus)
Congre commun (Conger conger)

    Dans un pré à vaches, on trouve notre 3 ème Ardéidé, le héron garde-bœufs (Bubulcus ibis). On décide alors de se rendre à la héronnière du Pain béni pour tenter de voir 2 autres espèces moins communes (le Héron pourpré et le Bihoreau gris), et c’est là que ça se complique, car les cartes touristiques gratuites sont extrêmement mal faites ! Résultat :  pas d’autres hérons pour notre collection…
Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis)

  Pour ne pas être trop négatif, il existe des sites bien indiqués comme le très intéressant Sentier de la maraichine, qui nous a permis, pourtant en pleine journée, d’observer plusieurs grenouilles agile (Rana dalmatina). La nuit nous a permis d'observer les Rainettes arboricoles (Hyla arborea), mais toujours pas de photos de rainettes sur ce blog, à cause d'un oubli d'appareil!
Petite nymphe au corps de feu ( Pyrrhosoma nymphula)
Grenouilles agile (Rana dalmatina)

    Pour finir sur une note pédagogique, voilà quelques informations qui permettent de distinguer la grenouille agile de la grenouille rousse. Attention à ne pas prendre ces critères au pied de la lettre, les amphibiens ont des critères très variables selon les individus, il faut donc recouper le maximum de critères, et surtout prendre une photo dans les cas douteux.
Grenouille agile (Rana dalmatina) à gauche : museau plutôt long fin et pointu (en orange), tympan plutôt très grand, presque la taille de l’œil, et proche de celui-ci (en blanc), et œil dont le tiers supérieur doré contraste bien avec le reste (en vert)
Grenouille rousse (Rana temporaria) à droite : museau plutôt court, busqué, large (en orange), tympan plutôt grand (3/4 de l’œil) et plus éloigné de l’œil (en blanc), et œil généralement sans délimitation entre le doré et le brun, et dont l’iris est généralement entouré de doré (en vert)


   

    Pour ne pas se retrouver à chercher, comme nous, la héronnière du Pain-béni sans succès, et pour avoir de très bonnes informations sur la faune et la flore observable dans les différents milieux du Marais, nous conseillons vivement «Le Marais Poitevin, découverte nature» de Jean-Pierre Guéret de la LPO, que vous pouvez acquérir pour la modique somme de 5 euros 50 (9 si vous vous faites arnaquer à l’attrape-touristes du coin !).
  













 On avoue qu’on a été un peu déçu par le paysage. Le Marais est cultivé de façon intensive et les engrais et pesticides doivent bien alimenter les canaux ! Du coup on sait pourquoi ils ont perdu le label « Parc Naturel Régional ». En effet, Le Parc interrégional du Marais Poitevin avait déjà bénéficié du label "Parc Naturel Régional" de 1979 à 1997. En 1997, il perdait ce label, qu'il tente aujourd'hui de reconquérir. Mais les chances de le récupérer deviennent très minces car en février 2008, Jean-Louis Borloo a rejeté le projet de charte pour le Marais poitevin. La particularité du Marais est de faire partie de  trois départements et deux régions dont les objectifs économiques et politiques sont souvent divergents. Pour citer un exemple, en Poitou-Charentes, la Présidente de Région ; Ségolène Royal ; avait promis une prime à toutes les communes des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime qui signeront leur adhésion au projet de charte. En région voisine, les Pays-de-Loire, dont le département de Vendée est en partie situé sur le Marais, le Président du Conseil général de Vendée ; Philippe de Villiers ; avait pris le contre-pied et promettait une prime aux communes qui n'adhèreraient pas ! Et voilà comment le fric et la politique compromettent les chances de préserver ce qu’il reste encore de Nature ! Dossier à suivre…

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 16:25
Quels sont les rôles et les actions de Cistude Nature? Contrairement à ce que l'on pense, cette association n'a pas l'air exclusivement dédiée à la Cistude d'Europe...
    En effet, nous sommes une association de protection de la nature et de l'environnement, spécialisée en herpétofaune et zones humides. La Cistude d'Europe n'est qu'une espèce parmi tant d'autres que nous cherchons à protéger. Dans cet esprit, nous réalisons des programmes d'études sur différentes espèces remarquables de reptiles et amphibiens, plus généralement des suivis de populations ou des inventaires, mais également la prise en charge de sites en gestion et de la sensibilisation de tout type de public, des scolaires jusqu'au plus grands.
 
Quel est ton rôle au sein de cette association ?
    Je suis écologue, chargé de mission, et plus précisément responsable de deux programmes régionaux, respectivement sur la Grenouille taureau et le Lézard ocellé.

La Grenouille taureau représente t'elle vraiment une menace, au même niveau que les autres espèces envahissantes (Ragondin, Ecrevisse de Louisiane...)?
    Même si l'Ecrevisse de Louisiane semble l'espèce exotique la plus dangereuse actuellement pour les amphibiens, la Grenouille taureau a eu un impact fort partout où elle a été introduite : elle se nourrit en grande partie des amphibiens autochtones, mais elle rentre également en compétition avec ces derniers, et elle est porteuse d'un champignon qui a eu des impacts très néfastes sur différentes espèces d'amphibiens dans le monde...

Comment t'es venu cette passion de l'herpétologie et à quel âge ?
    Difficile à dire, j'ai du naître dans un nid de couleuvres !
J'ai vécu toute mon enfance en pleine campagne, où je passais mon temps à observer la faune, et j'ai très vite été attiré par les reptiles et les amphibiens. Dans le village, c'est généralement à moi qu'on faisait appel quand un serpent était coincé au fond d'un jardin...

L'herpétologie, comme toutes les autres disciplines, a besoin d'un nombre conséquent de membres pour mener à bien ses projets, mais elle reste pourtant assez élitiste. N'est-ce pas paradoxal?
    Je ne sais pas, mais c'est certainement du au fait que ces membres sont de véritables passionnés, qui sont malheureusement moins portés sur les efforts à faire en terme de communication et de sensibilisation...

A ton avis, pourquoi les associations "Nature" sont t'elles si peu actives dans le Sud-ouest, et en particulier en Dordogne, et encore plus en particulier en ce qui concerne les Amphibiens et les Reptiles?
    Le Sud-ouest est une des plus belles régions de France, et on y trouve encore de beaux coins de nature. Peut être que les gens d'ici ne se rendent pas compte de la richesse de leur région, à l'instar d'autres coins de France où les derniers endroits sauvages sont ardemment protégés ??

Merci pour avoir répondu à nos questions.

Pour plus d'informations:
www.grenouilletaureau.net
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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 15:46
  Le jeudi 17 avril, nous avons rendez-vous avec 2 chargés d'études de Cistude Nature (http://www.cistude.org/) aux alentours de Libourne pour dénicher la fameuse Grenouille taureau (Lithobates catesbiana). En s'arrêtant sur plusieurs sites, on a eu l'occasion de découvrir 2 autres espèces « bien locales » : le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) et le Crapaud calamite (Bufo calamita).

    Equipés de bottes et de lampes, la soirée de prospection commence donc…


Premier site : une petite mare qui sent un peu les égouts. Et oui, les milieux humides deviennent tellement rares que nos amphibiens sont obligés de se contenter de ce qu'ils trouvent ! Ici nous attendait le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), petite espèce de crapaud dont la taille n'excède pas 5 cm. En raison de ses petites taches vertes sur la peau, on le surnomme le «crapaud persillé », et il est donc très facile pour lui de se camoufler entre les plantes et la vase d'une mare (et de nous faire galérer un bon moment)! Heureusement, son chant caractéristique, qui ressemble au bruit de 2 boules de pétanque qui s'entrechoquent rapidement, a permis de  localiser ce mâle quasiment unijambiste (ce qui veut dire qu'une de ses pattes a été légèrement « goutée » jusqu'à la cheville)!
Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus)
Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus). Dans une main, on se rend mieux compte de la petite taille de cette espèce!

    On a aussi pu observer un grand nombre de petits têtards de Crapaud calamite (Bufo calamita), espèce dont on reparlera plus loin. Des Rainettes méridonales (Hyla meridionalis) chantent au loin, dont une nous a montré son joli sac vocal. Dommage que la photo soit ratée…
Têtards de Crapaud calamite (Bufo calamita)

    Nous repartons ensuite à la chasse à la grenouille taureau vers la mare d'à côté. Il faut se faire le plus discret possible car la grenouille taureau est très très méfiante et farouche. En plus, à 3 jours de la pleine lune, la nuit est très claire, ce qui rend la chose encore plus compliquée puisqu'elles nous voient arriver de loin ces malines ! On se met donc en retrait pour laisser le spécialiste et son épuisette en avant, mais voilà, juste le temps d'en apercevoir une qu'elle disparaît déjà. Petit lot de consolation, un crapaud commun femelle (Bufo bufo) était dans l'ornière juste à côté de la "Cistudemobile", et nous a fait son plus joli sourire.

Femelle de crapaud commun (Bufo bufo)
 
Deuxième site : encore une série d'étangs colonisés par la Grenouille taureau, mais aussi les écrevisses de Louisiane, 2 grandes espèces envahissantes. Là encore elles nous ont vu arriver et on est reparti bredouille. Arf…

    En reprenant la voiture, un Crapaud calamite (Bufo calamita) se trouvait en plein milieu de la route, il a donc eu la chance de ne pas se retrouver tout plat et incrusté dans le goudron (ou dans la roue). Il voulait nous montrer ce qu'il avait trouvé pour dîner ce soir (un beau vers) et il avait apparemment du mal à finir. Pour info, le Crapaud calamite a les pattes postérieures très courtes ce qui l'empêche de faire de petits sauts comme le Crapaud commun. Il se déplace donc en marchant très vite ou en courant, son nom espagnol « Sapo corredor » signifie d'ailleurs « le crapaud coureur ». A cette période, on l'entend chanter à des centaines de mètres, un chant qui ressemble à un raclement puissant. Le Crapaud calamite étant une espèce pionnière, il colonise les milieux aquatiques récents et peu profonds se réchauffant vite au soleil, comme les champs inondés, les grosses flaques, les ornières, où les têtards vont se métamorphoser en seulement 5 semaines ! D'ailleurs sur le troisième site visité, il a fallu faire attention à chacun de nos pas, tellement les têtards étaient nombreux…


Crapaud calamite (Bufo calamita), magnifique amphibien.
 

Troisième site : Finalement, dans un étang en bord de route, une grenouille taureau (Lithobates catesbiana) juvénile a pu être capturée, ce qui nous a permis quand même d'apprécier sa taille imposante. Une fois attrapée, elle a été placée dans une caisse pour être ensuite congelée. Oui je sais, c'est atroce, mais comment vaincre cette espèce invasive sans essayer de l'éradiquer ? C'est d'ailleurs l'une des principales missions de Cistude Nature (cf. l'interview de Matthieu Berroneau ci-dessus), et la raison de ce suivi. On en a raté pleins de bien plus grosses, mais beaucoup plus malines et habituées. On s'est donc rattrapé sur un têtard (moins farouche) qui montre bien la taille de cette grenouille. Mais ce critère n'est pas totalement fiable, puisque le têtard peut être plus gros que l'adulte, comme pour les Pélobates…
Juvénile de grenouille taureau (Lithobates catesbiana)
Tétard de grenouille taureau (Lithobates catesbiana). Les points noirs sont caratéristiques de l'espèces.

      Pour conclure, nous (Recofga et Recofgo) avons passé une très bonne soirée et on en a eu pleins les yeux (même sans adulte). On remercie donc les 2 chargés d'études pour leur accueil et pour nous avoir fait partager leur métier le temps d'une soirée.


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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 16:26
    Deux nouvelles orchidées découvertes dans la forêt de Chizé (79) ce week-end : L'Orchis mâle (Orchis mascula) et la « bizarroïde » Néottie Nid d'oiseau (Neottia nidus-avis).

Orchis mâle (Orchis mascula)

    Rien de bien particulier à dire sur l'orchis mâle, qui ressemble à l'orchis bouffon mais dont les sépales dressés de part et d'autre du labelle l'en distingue. C'est pas clair ?  Bah en gros « ya le gros pétale qui va vers le bas et bah les deux qu'y a en haut bah elles vont vers le haut chez l'orchis mâle mais pas chez l'orchis bouffon ».

Néottie Nid d'oiseau (Neottia nidus-avis)

    La néottie Nid d'oiseau est déjà plus surprenante, puisque c'est une plante sans chlorophylle, comme l'endive et l'asperge blanche. Mais contrairement à l'endive et à l'asperge (en plus d'avoir sûrement un goût infect), ce n'est pas en la mettant à la lumière qu'on redonne une couleur verte à la plante. Mais sans chlorophylle, pas de photosynthèse, donc d'où tirent t'elle leur matière organique ? La première hypothèse serait celle du parasitisme, comme chez la cuscute ou les orobanches. Mais non, cette Néottie nid d'oiseau n'est pas parasite mais « symbiotique », c'est à dire qu'elle s'associe à un champignon qui va « nourrir » la néottie au niveau des racines (c'est expliqué plus en détail sur ce lien : Entre orchidée (Neottia nidus-avis) et racines d'arbres forestiers : le réseau mycorhizien des hétérobasidiomycètes du genre Sebacina (= Rhizoctonia p.p.). Marc-André Selosse)  Pour se la péter en soirée remplie de scientifiques à collier de barbe, c'est ce qu'on appelle une «plante mycohétérotrophe», et l'association champignon/racine est une «mycorhize». N'essaye pas de draguer autre chose qu'un scientifique à barbe avec ça par contre, ça ne marche pas du tout.

    Pour revenir aux passionnantes racines, le nom de la Néottie Nid-d'oiseau lui vient d'ailleurs de cette forme particulièrement emmêlée qu'ont ses racines.

    Et pour finir avec cette histoire passionnante de racine et de champignon, voilà une petite citation de Jean-Marie Pelt honteusement volée sur Wikipedia, qui montre le rôle essentiel des champignons chez toutes les Orchidées :
    " Noël Bernard découvrit en 1899 le rôle déterminant joué lors de la germination des graines par des filaments mycéliens présents à l'intérieur des racines. Plus tard on observa que ce phénomène était général chez toutes les orchidées, dont les graines minuscules ne peuvent germer que si elles sont aidées dans cette tâche par les filaments du champignon qui leur servent de pseudo-racines et aspirent dans le sol les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Un équilibre s'instaure alors entre le champignon et la racine de la plante herbacée; équilibre toujours fragile. C'est en sécrétant des substances chimiques particulières : l'orchinol et l'hircynol, que les racines tubérisées des plantes adultes maintiennent le champignon à leur périphérie et lui interdisent de pénétrer trop en avant dans leur tissu. "
    Jean-Marie Pelt, La vie sociale des plantes, 2e édition, Fayard 1984
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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 10:12
    Depuis février/mars, l’activité des amphibiens reprend. Tout le monde connaît les traditionnels grenouilles, crapauds, et autres rainettes (qui constituent l’ordre des Anoures, les amphibiens sans queue), les un peu moins traditionnelles salamandres (qui appartiennent à l’ordre des Urodèles), mais d’autres urodèles, les tritons, sont beaucoup moins connus. Normal, ces animaux sont très discrets, ont une activité majoritairement nocturne, et sont donc beaucoup plus difficiles à observer !
    Pour commencer la découverte des amphibiens de France chez Recofge, nous vous proposons de parler du triton le plus facile à trouver dans notre région: le triton palmé (anciennement Triturus helveticus, son nouveau nom scientifique est Lissotriton helveticus). Ce petit  triton (moins de 10 cm) est très ubiquiste, on peut le trouver aussi bien dans une mare forestière, que dans un lavoir  ou une ornière innondée. C’est d’ailleurs dans une ornière située à Pompogne (47) que nous avons trouvé nos deux mannequins pour cette séance photo :
 
Le fameux biotope, dans lequel on ne voit rien sans y faire attention….
 
…mais qui s’avère être plus riche en rencontres sexuelles que Meetic!

    Petit conseil : même si, avec de l’observation et une bonne dose de patience, ces tritons sont observables en plein jour, mieux vaut attendre la nuit et scruter les zones humides avec une lampe de poche, et vous verrez à quel point la différence activité de jour/ activité de nuit est flagrante. Dans cette «flaque» d’à peine 20 cm qui ne cassait pas « 3 pattes à un canard laqué » (dixit PPDA), nous avons pu observer la nuit une vingtaine de tritons, contre au mieux 2/3 dans la journée.
 

    Comme la plupart des amphibiens, qu’on croit souvent à tort complètement aquatiques, les tritons ont une vie biphasique : une phase aquatique, une autre terrestre. Après la période de repos hivernale, les amphibiens rejoignent les milieux aquatiques pour se reproduire. Lors de l’accouplement, ils effectuent d’abord une parade nuptiale, véritable danse à deux, où le mâle offre finalement en cadeau un gros paquet de semence, le spermatophore, qui va être capté par le cloaque de la femelle. Les œufs, jusqu’à 400, seront ensuite déposés un par un sur des feuilles repliées par la femelle. Les œufs écloront 2 semaines plus tard d’une larve qui se métamorphosera en 5 à 12 semaines. Les juvéniles chercheront ensuite un refuge sur la terre ferme généralement à proximité immédiate du site de reproduction, mais ils peuvent s’éloigner de plus d’un kilomètre ! Lors de cette phase terrestre, les individus sont plus difficiles à trouver, mais on peut y arriver en soulevant des pierres, des souches ou encore sous de la mousse ou de l’herbe.
    Le triton palmé est très commun dans la région et dans toute la France. Dans le nord de la France, il peut être confondu avec une espèce proche, le triton ponctué (Lissotriton  vulgaris). Pour nous, pas de problème puisque seul le triton palmé est présent  en Aquitaine!

   Comment distinguer le mâle de la femelle?

    Le mâle, contrairement à la femelle, possède ce qu’on appelle un mucron, un filament caudal indiqué par une flèche sur la photographie, son cloaque est plus volumineux, et sa palmure est noirâtre. Attention, ces critères sont atténués en dehors de la période de reproduction.
 
 


    Si vous en croisez fréquemment, vous vous rendrez également compte que le mâle est plus petit, et que sa coloration est différente.
 

Tritons palmés mâle et femelle, le filament caudal est bien visible, et le cloaque est plus volumineux chez le mâle que chez la femelle.

    Voilà pour la présentation sérieuse (ça arrive) du premier amphibien de ce blog, qui ne sera pas le dernier! Nous vous parlerons probablement d’un autre urodèle, plus rare puisqu’on ne le trouve que dans les Pyrénées, l’Euprocte des Pyrénées.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 17:11

    Nous voilà partis un soir de semaine pour chercher des Fritillaires pintade (Fritillaria meleagris) du côté de Pomport (24) et à défaut d’en trouver, on est tombé au détour d’un chemin forestier sur une magnifique Orchis pourpre (Orchis purpurea). En cherchant dans le pré d’à côté on en a retrouvé quelques unes.

Orchis pourpre (Orchis purpurea)

    Cette orchidée est souvent présente sur le bord des chemins et dans les sous-bois. Pour l’anecdote, Orchis vient du grec orkidion qui signifie testicules, allusion à l’aspect des tubercules (en fait 2 tubercules, celui de l’année en cours et celui de l’année précédente plus petit). Depuis longtemps, les Orientaux (Turcs, Perses), utilisaient le salep (poudre de tubercules) qui possède des propriétés aphrodisiaques. Mais hélas, de nombreuses orchidées furent décimées à cause de ces préparations.

    Bien contents de nos découvertes, on a commencé à attraper la fièvre orchidophile qui nous a fait retourner à une mare vers Prigonrieux (24) pour voir les Orchis bouffon (Anacamptis morio). On les rencontre dans les pelouses ensoleillées, humides et à tendance acide. Pour la petite histoire, cette orchidée tient son petit nom de l’espagnol Morion qui désignait le casque des fantassins de la Renaissance, ses sépales formant un casque bien régulier.

 

Orchis bouffon (Anacamptis morio)
 
    Le dimanche, après avoir assisté à une course de caisse à savons à Pomport où une voiture descendait toutes les 30 minutes, on s’est vite ennuyé et on est donc reparti sur notre fameux chemin de l’Orchis pourpre. Pour info, à l’origine les caisses à savon étaient des petites voitures en bois construites par les enfants. Bref, cela nous a permis de tomber sur une autre Orchis bouffon de type "albinique".



    En repartant avec notre super 205 qui peut aussi ressembler de loin à une caisse à savon, on a scruté les bas côtés et les fossés et on a réussi à trouver une troisième orchidée : une belle Ophrys araignée (Ophrys aranifera).

Ophrys araignée (Ophrys aranifera).

    Le labelle est poilu, et c’est sans doute cette pilosité qui a valu son nom au genre, le mot ophrus signifiant en grec « sourcil ».La particularité la plus remarquable dans ce genre est constituée par les relations qui se sont développées avec les insectes. En effet, le labelle des Ophrys imite des corps d’insectes pour pouvoir être pollinisées plus facilement. L'orchidée trompe le mâle qui croyant ensemencer une femelle se retrouve avec des sacs de pollen sur le dos qu'il transportera sur une nouvelle plante et ainsi la fécondation de l'Ophrys aura lieu. Quelquefois certaines espèces peuvent pousser le mimétisme jusqu'à imiter l'odeur, la phéromone du sexe opposé.

    J’espère que nous vous montrerons d’autres photos d’orchidées. Ces dernières étant les plus précoces dans la saison, on aura sûrement la chance de tomber sur d’autres spécimens.

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 20:12

    Date de lancement symbolique pour ce blog conçu à 4 mains : 2 mains masculines (enfin presque) et 2 mains féminines! Un blog avec un nom qui peut paraître bizarre, et qui, comme l’indique ce « nom bizarre », parlera de la nature sous toutes ses formes. Sous toutes ses formes biologiques (animaux, végétaux, monères, protistes etc…) mais aussi sous toutes ses formes rédactionnelles (articles, compte-rendu de sorties, bons coins, actualité, interviews, voire reportage vidéo..), c’est ce que l’on espère en tout cas. Au cours de nos excursions, on vous racontera nos découvertes, nos rencontres et on agrémentera tout ça de quelques photos qui ne sont pas prises avec un Reflex (désolés on n'est pas très riches).

    Nous avons chacun nos petits domaines de prédilections, et ce blog est un très bon alibi pour se perfectionner dans les autres domaines (avec l’aide des commentaires avisés des internautes, je l’espère). Loin d’un style cliché un peu trop « formalisé nature », on essaiera de rester nous-mêmes, avec notre ton d’amateur intéressé, nos photos d'amateurs, nos anecdotes et nos blagues pourries. Et puis même si personne ne nous lit, tant pis, nous on est content. Mais bienvenue quand même à toi, que tu sois viel homme à barbe ou jeune tektonikeur de campagne!

    Ah au fait, on oubliait « c’est quoi ce nom ? ». On se doute bien que les naturologistes qui viendront ici le savent, mais dans la vie, il vaut mieux en dire trop que pas assez. Donc pour la petite histoire, Recofge (ou RECOFGE, ou même RDECOFGE éventuellement) est un moyen mnémotechnique pour se souvenir de la classification la plus généralement admise (et un peu simpliste) des êtres vivants. Et oui souvenez-vous du temps des cours de Biologie au collège avec la prof à grosses lunettes et en blouse blanche qui soufflait avec une paille dans les poumons d'un pauvre lapin de boucherie!
Bref pour vous le remettre en tête : R c'est pour Règne, E pour Embranchement, C pour Classe, O pour Ordre, F pour Famille, G pour Genre, et enfin E pour Espèce.

Exemple : L’homme (Homo sapiens) :

-Règne des Animaux (Animalia)
---Embranchement des Cordés (Cordata)
-----Classe des Mammifères (Mammalia)
-------Ordre des Primates
---------Famille des Hominidés (Homonidae)
-----------Genre Homo
--------------Espèce Homo sapiens

Pour en savoir plus, allez sur ce lien qui vous mène directement à Wikipedia, et qui parle de Taxinomie, donc de RECOFGE.
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